Le doudou, avec un grand D

Parce que chaque doudou a son histoire, parce que les parents seraient prêts à faire des kilomètres pour retrouver Doudou perdu… Ce petit bout de tissu, étiquette ou peluche si important aux yeux des enfants peut laisser les adultes perplexes..! Eh bien les doudous méritent une explication sur la raison de leur existence!

C’est dans les années 50 en Angleterre que Donald Winnicott pédiatre, psychiatre et psychanalyste a mis en lumière la fonction que peut occuper un doudou dans la vie d’un petit enfant. Il parlait d‘objet transitionnel, permettant de faire le pont entre sa relation primitive avec sa mère et le monde extérieur. Le doudou permet à l’enfant de s’ouvrir au monde extérieur.

Parce qu’avant la naissance le nourrisson vit déjà une relation forte avec sa mère, et dans son expérience il ne fait qu’un avec elle : il se ressent comme étant la continuité de celle-ci, déjà dans le placenta. Ensuite vient la naissance, le contact du peau à peau, du sein : le bébé et la mère ne font toujours qu’un dans son ressenti, il ne fait pas de différence fondamentale. Puis le petit bambino prend conscience que sa maman n’est en effet pas toujours là et qu’elle peut être loin de lui physiquement. C’est à ce moment que beaucoup d’enfants utilisent comme stratégie pour parer à la peur d’être séparé, voire abandonné, de recourir à un doudou. Et l’objet transitionnel que peut incarner Doudou permet à l’enfant de vivre la transition: cette aire transitionnelle, un espace intermédiaire permettant à l’enfant d’imaginer, de créer…

Doudou permet alors de supporter la séparation avec sa maman, avec la maison, et il va  l’accompagner à la crèche. Le petit enfant à ce moment là emmène à la crèche les odeurs – qui peuvent être désagréables pour les parents ! – et les souvenirs que Doudou porte et qui sont rassurants : c’est un peu de la maison qui se retrouve à la crèche!

Pour s’appeler « objet transitionnel » Doudou est présent quand l’enfant en ressent le besoin : on évite de lui imposer comme réponse à toute sollicitation de sa part. Il faut éviter de lui donner la fonction d’objet fétiche par exemple. On voit alors que tous les doudous des enfants ne sont pas appelés « objet transitionnel ».

Puis l’enfant laissera doudou de côté, de lui-même, vers la fin de la crèche il le laissera progressivement à la maison…

Illustration : Maud Passini

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